jeudi, décembre 06, 2007

Taxe sur les supports vierges : question de mots ?


Vous l’ignorez certainement, lorsque vous achetez un CD, un DVD vierge, un disque dur ou autre support de stockage, vous payez une taxe. A peu près 90% du prix d’un CD ou DVD vierge, en ces temps de disette du pouvoir d’achat, elle n’est pas anecdotique.


Encore un impôt de plus ? Pas vraiment, cette taxe conçue à l’origine comme une “autorisation de télécharger, de copier”, d’ou son appellation “redevance pour la copie privée”. Avec les nouvelles lois sur l’interdiction de copie, de téléchargement, elle est de plus en plus contestée. Pourtant ce n’est pas l’état qui bénéficie de cet argent, mais les auteurs et les sociétés qui les encadrent.


Comment ça marche ? Ces sommes collectées sont versées au sociétés de gestion de droits qui en redistribuent a peu prés 50% aux auteurs. Donc ce système participe à aider les artistes ? Pas si évident en réalité.

-50% pour gérer ces fonds, c’est un peu beaucoup, les sociétés d’auteurs abusent à mon sens un peu trop du système.

Beaucoup d’artistes, qui ne sont pas affiliés n’en bénéficient pas. Le paradoxe, c’est qu’ils sont ceux qui en auraient le plus besoin.

Les photographes de mariages, de portraits, certains photographes de pub, sont exclus du droit à la reconnaissance du caractère artistique de leur travail. Beaucoup d’artistes, plasticiens, musiciens, photographes, acteurs, écrivains ne sont pas déclarés, ils ne le sont pas car l'état à part quelques aménagements pas très conséquents les place à égalité avec des logiques d’entreprises.

Il est facile de comprendre vu le pouvoir d’achat en berne, les artistes sont les premières victimes de la crise. Vous ne pouvez pas vous passer du mécanicien si votre voiture est en panne, vous pouvez par contre vous passer du tableau qui orne votre appartement, de même vous avez l’obligation de nourrir vos invité dans votre mariage, pas celle de faire travailler un photographe, vous ferez réparer votre électricité défaillante, vous n’irez pas au spectacle, si vous ne pouvez pas aller au cinéma, acheter le DVD du dernier film à la mode, vous pouvez toujours regarder la télé.

En fait la grande majorité des artistes vivent de black, de minima sociaux, souffrent de dépressions (plus fort taux de la population Française), meurent de suicides (plus fort taux de la population Française. Ils sont donc exclu de cette manne financière que constitue cette taxe.


Mes propositions :

-Veiller à ce que les sociétés d’auteurs ne puissent percevoir pas plus de 10% de ces sommes.

-Publier publiquement et régulièrement un rapport (lisible et compréhensible par tous les citoyens) de l’affectation des sommes récoltées.

-Se poser le problème et améliorer le statut des artistes de façon à ce que la majorité d’entre eux puissent enfin se déclarer (à voir ma proposition de statut pour les photographes)

-Changer l’appellation de cette taxe pour lui donner enfin une visibilité (je propose : taxe pour l’aide à tous les créateurs)

-re-évaluation (à la baisse) de cette taxe en prenant en compte la nécessité d’augmentation des volumes de stockages, je m’explique : le volume nécessaire de stockage augmente avec la qualité des données (augmentation du nombre de pixels pour les appareils photo, augmentation des volumes pour la vidéo et la télé Haute définition, augmentation des données sauvegardées du également au nouveaux usages liés au web).


Il faudra se poser également la question, mais c’est une autre histoire de la gestion inégalitaire des sommes liés au 1% culturel, ou gaspillage et clientélisme sont la règle aujourd’hui.


Il est également temps, d'en finir avec la dictature de la pensée unique qui en matière de culture nous enferme tous dans des systèmes de pensée formatés qui nuisent gravement à son émergence populaire. La culture doit être comprise et accessible par tous, et pas seulement à l'usage d'une élite "intellectuelle" et financière. A ce sujet, claires sont pourtant nos valeurs : Liberté, égalité, Fraternité.


Définition de la culture par l'UNESCO