mercredi, janvier 31, 2007

Le manifeste d'un aveugle éclairé


Les préfabriqueurs de la pensée unique et le discours de la dualité de l’icône et de la technique.
J’aime réfléchir, remettre en question, inventer et réinventer. Je suis un éternel étudiant, un perfectionniste rarement satisfait, un chercheur de l’image.
L’image est avant tout un langage, une façon de parler, de communiquer. J’ai toujours considéré photographie, peinture et dessin comme un tout, un univers en perpétuel big bang...
La photographie est jeune, très jeune...Peu de photographes se sont exprimés à son sujet.
Aussi, mes oreilles ne cessent de souffrir, tant j’ai entendu d’inepties à son sujet, tant de stupidités, tant de “clichés”.
Aussi je profiterais de cette tribune, que je me suis offerte, pour démonter inlassablement, les mécanismes impitoyables et pitoyables, de cette parole désolante véhiculé par des amateurs sans imagination, des soit disant “bien disant” “pro”, des responsables d’institution culturelles ou autre, qui prétendent ranger l’infini dans un volume bien calibré.
L’art n’a pas de frontières, pas de règles absolues ni incontournables, n’en déplaise à quelques occupeurs de parole, à quelques troublions de la philosophie, à quelques interdiseurs de rêves, à quelques abimeurs de la beauté.
L’art est la seule fierté qui reste à l’être humain, son rare espoir dans cette pourriture que constitue cette implacable logique ou l’économie dirige le monde comme un bolide sans direction, lancé à toute vitesse vers un mur de béton d’une épaisseur inquiétante.
Aussi je vous en prie, cessez d’écouter ces sottise et laissez les poètes poéter, les philosophes philosopher, les photographes photographier...

La photographie donc, vit depuis trop longtemps dans des carcans réducteurs. Je m’en vais de ce pas les démystifier, les éradiquer, les fissurer, les exploser, les piétiner (avec mes Docs Martens).
Si un jour un peintre vous à offert un point noir sur une toile blanche n’étais-ce pas dans ce même but ultime de vous dégripper les neurones, de faire taire les encadreurs de l’incadrable, les apeurés de l’incernable, les finisseurs de l’infini ?
Aussi je m’élève du haut de toute ma hauteur contre ces stupides leçonneurs qui écorchent mon art dans un carcan de grain fin, de “piqué”, de tirages formatés, de négatifs sixsixcisés, d’interdiction de retoucher, de prétention de vérité, de noir et blanc seulvérité, de tirages numérotés, d’exemplaires limités, de voleurs d’âmes dénoncés, de profanateurs d’identité, de voyeuristes désignés. Les photographes pensent, réfléchissent autre chose que vos images, ils sont intelligents, ils ont donc un discours qu’il vous serait utile d’écouter...
L’image à plus avoir avec le sens et l’iconographie, qu’avec le grain fin, le format de la péloche, ou le papier sur lequel elle apparaît. En effet, à qui viendrait il l’idée au combien absurde, de déterminer la qualité d’un écrivain en fonction de critères comme la marque de sa machine à écrire, le papier sur lequel il a été imprimé, un nombre de chapitres formatés ?
Il me plaît donc depuis toujours, d’utiliser des techniques diverse et variées pour dégrader ces critères usurpateurs de l’image photographique:
-photocopies de tirages noir et blanc volontairement surexposés à l’agrandisseur, puis grossièrement repeints à la gouache ordinaire.
-triturations informatiques, à l’aide de logiciels de retouches
-récupérations hasardeuse mais souvent heureuse d’images sur ou sous exposées par des distractions de ma concentration ou par des décalages techniques volontaires.
Je suis depuis toujours un fan de la bande dessinée, je lui rends souvent hommage dans mes créations: (allez retours iconographiques incessants, clins d’oeils répétés, références inlassables,choix de reportages etc).
Je suis pour cette raison un amoureux de la photographie numérique:
-elle repousse les frontière de mon art avec une force tranquille
-elle nous oblige à réinventer notre discipline en en repoussant les possibilités techniques, en détruisant la dualité des ISO, de la couleur et du noir et blanc, des hautes et basses lumières, en remplaçant le grain par le pixel.
Nous voici plongés tout à coup dans une aventure, projetés dans un infini sidéral, un espace inquiétant. Nous sommes devenus ceux qui écrivent l’Histoire, ceux qui inventent, des défricheurs, des explorateurs, des aventuriers...

L’humanité a été révolutionnée, par l’écriture, la géométrie et la mathématique. Puis l’imprimerie a éveillé nos civilisations en diffusant le savoir au plus grand nombre.
La transmission de la communication d’abord orale, puis visuelle franchit aujourd’hui un nouveau cap. Elle est devenue oro-visuelle.
Il n’y à pas de règle dans l’inconnu si ce n’est de chercher à connaître, d’observer, d’inventer.
Notre univers est définitivement imperceptible et inexplorable parce qu’il est infini. Nous sommes des aveugles éternels qui naviguent dans un monde limité par notre vie, nos techniques, nos connaissances et notre imagination, un monde réduit à la ou nous sommes dans un univers qui lui, n’a pas de limites.
Aussi, et là je m’adresse à tous ceux qui aime les petits tiroirs bien rangés, tous ces maniaques de l’ordre et de la catégorisation, la chose de l’art vous échappe, vous ne pourrez jamais, ni la comprendre, ni l’enfermer, ni en percevoir les limites, aussi serait il sage de vous taire enfin.
L’art est à apprécier, pas toujours à comprendre, surtout pas à formater.
La photographie en est une partie, n’essayez plus de l’enfermer dans des carcans imbéciles. Vous n’avez rien à dire, si vous aimez la conversation, conversez donc avec nos images et avec vous même, et ainsi peut être, dans vos Ames, une étincelle, magique, éclairera un peu votre chemin de vie.
Je suis comme vous un aveugle dans la nuit, mais chaque étincelles que je fait jaillir, me permet d’avancer, un peu plus loin, et quelque fois même, de faire avancer mes amis.

Le photographe cybernomade