dimanche, mai 09, 2010

Perspectives et réflexions au sujet de la photographie scolaire


Mon commentaire suite à un article de la vie sociale des images :
La classe des grimaces

“pour l’école qui récupère 1,50 € par photo vendue” ???
Bien légal tout ça ?
1,50 euros par photos c’est une somme conséquente qui s’ajoute aux charges du photographe
L’école elle en prend en liquide l’argent ?
Pour quel usage ?
Corruption ?

Une circulaire ministérielle nous éclaire :
"Un EPLE peut confier à une association péri-éducative ayant son siège dans l’établissement la vente des photographies scolaires. Pour les écoles maternelles et élémentaires, dans la mesure où elles ne disposent pas de la personnalité juridique et de l’autonomie financière, seule une association en lien avec l’école, en particulier la coopérative scolaire, peut passer commande auprès d’un photographe et revendre ces photos aux familles. Cette opération doit être réalisée dans le strict respect des règles applicables aux associations déclarées du type loi 1901."

La circulaire :

Des commentaires de parents sur un forum :

Lors d'une prospection en vue de chercher des écoles pour réaliser des photos scolaires :
98% des directeurs de petites écoles d'un département m'ont ainsi demandé 30% de mon chiffre d'affaire,
à mon questionnement, les directeurs d'écoles m'ont répondu que c'était "pour les oeuvres des écoles", genre pour amener les enfants à la piscine, au cinéma, voir un spectacle, faire un voyage, acheter des livres ou autre.

Si mon analyse de la circulaire de l'éducation nationale est correcte, pour que les choses s'établissent dans un cadre normal et légal sans que cela n'affecte le chiffre d'affaire d'un petit artisan ou micro entrepreneur, ce qui aurait pour conséquences de nuire gravement à la rentabilité de son entreprise :
-Le photographe doit facturer à une association ou coopérative constituée de l'école la somme qu'il a réellement encaissée.
-La coopérative applique sa marge sur cette somme aux parents.

On peut donc, assimiler le travail du photographe à de la sous-traitance pour cette coopérative qui organise vend et facture les photographies aux parents d'élèves.

Tout autre fonctionnement pourrait être passible de sanctions pour corruption, travail dissimulé etc...

Pour que les choses respectent totalement la légalité :
-seule les photos de groupes sont autorisées
-les pochettes doivent contenir une notice explicative qui informe les parents sur la non obligation d'acheter ces photos
-il est strictement interdit de publier des photos de mineurs sur un site internet non privatisé (mot de passe d'accès) sans l'autorisation des parents de ces mineurs.

"En revanche, la photographie d’identité, ainsi que toute autre photo qui ne s’inscrit pas dans un cadre scolaire et peut être réalisée par un photographe dans son studio, est de nature, si la prise de vue est effectuée à l’école, à concurrencer les autres photographes locaux.
Elle ne peut donc être admise que si elle répond aux besoins de l’établissement et n’est pas proposée aux familles." ( Un rappel classique des textes précédents, qui bannissaient les photos d'identité.
Par "besoins de l'établissement", il faut comprendre E.P.L.E. -colleges et lycées- où la photo d'identité est utilisée pour les carnets de correspondance.

Je conclurais en disant ceci :
Le seul problème résiduel de ces différents textes est l'impossibilité pour le photographe Artiste de réellement concurrencer certaines sociétés qui en pratiquant des méthodes commerciales agressives en jouant sur des volumes considérables, en abaissant même quelquefois les coûts par l'emploi de travailleurs au noir, l'emploi de matériel non professionnel, pratiquent une véritable politique de destruction de notre profession.

Le fait d'adopter un statut unique de photographe auteur permettrais aux vrais photographes de redevenir concurrentiels.


Ce problème se posant aussi dans d'autres domaines de la prise d'images (mariages, maternités, communions, baptêmes, compétitions sportives, et divers évènementiels)


Le commentaire, bien souvent d'une grande pertinence, d'un directeur d'école, face à la directive du ministère : http://dirpri.free.fr/documents/photoscol.htm


Trop de lois tuent la loi ?
Moi je trouve cela un peu abusif d'un point de vue culturel.

J'avais le projet de créer des yearbooks numériques sur CD ou sous forme de blogs comme cela ce fait aux USA.

Dans l'état de la règlementation Française cela est rigoureusement impossible.

Pourtant les yearbooks sont d'un point de vue de l'apport culturel très intéressants pour l'éducation et la socialisation des enfants,
beaucoup plus que cette obligation de photographier à la va vite et à la chaîne dont découle la législation Française.
Ils leur permettent de conserver la trace de leurs anciens camarades, mais aussi des différentes activités culturelles éducatives et sociales de l'école et d'appréhender le rôle social et culturel de la photographie.

Pour l'adulte les yearbook permettent de se définir dans un espace de réseaux sociaux en gardant la trace de leurs anciens camarades de classes et offrent également un plus en matière de dynamique économique et de relation de confiance.

Pour les photographes en rompant la distance avec le sujet photographié ils offrent une réelle dynamique économique de proximité et une opportunité de travail. Et contribuent à ce que les citoyens aient un respect profond de leur profession


Que trouve t'on dans un yearbook ?
-des photos individuelles de tous les élèves de l'école
-des photos de groupes de toutes les classes, mais aussi équipes sportives, clubs divers (photo, arts plastiques et autres activités scolaires)
-des reportages photo sur tous les évènements, activités et autres de l'école -des portraits des enseignants et des équipes éducatives
-des reportages sur les remises de diplômes et autres (résultats sportifs etc...).

Yearbook signifiant littéralement : le livre de l'année.

Autrefois en édition papier (livre) ils ont aujourd'hui évolués également vers des support numériques (CD, sites, blogs) moins couteux à produire et plus faciles à stocker et conserver.