dimanche, mai 09, 2010

Les usineurs


De plus en plus de gens se plaignent des méthodes déplorables qui consistent à leur imposer l'achat de photos de piètre qualité de leurs enfants dans le cadre de l"école ou dans les maternités.

(Un témoignage)


Autrefois c'est le photographe du quartier qui réalisait ces photos et il n'y avait jamais d'histoires, il réalisait des photos individuelles, et une photo de groupe et il n'avait pas besoin de forcer les gens à acheter ces photos car il jouait sa réputation locale et les parents lui étaient reconnaissants de leur procurer de magnifiques photos de leurs enfants.

Aujoud'hui se sont des photographes à vocation industrielle, de grosses sociétés, qui pour abaisser leurs coûts rognent sur la qualité et dégradent l'image de notre profession.


Les différents abus qui allaient de la corruption en vue d'obtenir des marchés, à des pratiques de vente forcées en passant par de véritables usines employant du personnel au noir sans qualification et travaillant avec du matériel "amateur" on forcé l'académie et le législateur à réglementer dans le cadre scolaire le cadre de réalisation et de vente de ces photographies.


La circulaire qui règlemente ces pratiques :

PROTECTION DU MILIEU SCOLAIRE (la photographie scolaire)

http://occe-03.asso-web.com/uploaded/photo%20scolaire.pdf

Si mon analyse de la circulaire de l'éducation nationale est correcte, pour que les choses s'établissent dans un cadre normal et légal sans que cela n'affecte le chiffre d'affaire d'un petit artisan ou micro entrepreneur, ce qui aurait pour conséquences de nuire gravement à la rentabilité de son entreprise :
-Le photographe doit facturer à une association ou coopérative constituée de l'école la somme qu'il a réellement encaissée.
-La coopérative applique sa marge sur cette somme aux parents.
On peut donc, assimiler le travail du photographe à de la sous-traitance pour cette coopérative qui organise vend et facture les photographies aux parents d'élèves.

Tout autre fonctionnement est illégal et pourrait être passible de sanctions pour corruption, travail dissimulé etc...

Pour que les choses respectent totalement la légalité :
-seule les photos de groupes sont autorisées
-les pochettes doivent contenir une notice explicative qui informe les parents sur la non obligation d'acheter ces photos
-il est strictement interdit de publier des photos de mineurs sur un site internet non privatisé (mot de passe d'accès) ou sans l'autorisation des parents de ces mineurs.


La photo est un art et un art ne se pratique pas à la chaîne. Le fait d'accepter que des sociétés pratiquent des photos à la chaîne en se spécialisant dans des domaines (mariages, scolaire, maternités, ou photos de père Noël et j'en passe) est une aberration.


De plus en plus de sociétés qui remportent des marchés publics, emploi des photographes au mépris de la législation du travail, les photographes de plages ou de stations de ski, les photographes scolaires, de "Père Noël" sont souvent employés sans être déclarés, ou alors sont poussés à faire de fausses déclarations de droits d'auteurs auprès de l'AGESSA, de manière à éviter à leurs employeurs de payer de coûteuses charges sociales, dans le secteur du mariage, l'emploi de nombreux photographes "au noir", ou avec la technique de la fausse déclaration AGESSA prolifère depuis de trop nombreuses années.


Les impôts sont aussi floués grâce à une technique subtile qui permet de dissimuler ces emplois :

Les sociétés qui emploi au noir sont aussi des laboratoires photographique. Pour échapper aux contrôles et détourner des sommes considérables, elles déclarent en tirage laboratoire (0,3 euros), une photo de mariage, scolaire ou autre qui est facturée entre 5 euros et 10 euros... Lors des contrôles, les quantités de papier photo et de chimie correspondent bien en apparence aux sommes déclarées.


L'inspection du travail ne disposant pas de suffisamment de personnel pour lutter contre ces pratiques (il est nécessaire de multiplier leur nombre par dix).


Le rôle des parents d'élèves est primordial, c'est en veillant à la conformité de ces principes et en vérifiant le statut légal du professionnel qui réalise ces photos que vous obtiendrez des images de vos enfants de qualité et un respect de leurs et de vos droits.


La photographie est un métier d'art ou d'Artisanat d'Art, il ne peut s'exercer que dans des conditions artisanales, préférez donc les Photographes qui réalisent eux mêmes les prises de vues à ces nouvelles sociétés qui exercent leurs activités dans des conditions opaques (travail dissimulé, matériel non professionnel, ventes forcées, tavail "à la chaine"....).



Adopter un statut unique (artistique) pour la photographie, c'est aussi empêcher l'industrialisant en rendant les vrais Photographes-Artistes-Auteurs plus compétitifs et indépendants.


Sur ce blog, je milite pour que les photographes aient enfin le statut qu'ils méritent pour le plus grand bien de tous.