vendredi, avril 16, 2010

Les faux-tographes

Analyse de pratiques commerciales anti-Artistiques dangereuses, et susceptibles de nuire gravement à la Photographie 
Pourquoi faux-tographes parce que de mon point de vue, le seul point communs qu'il y a entre ces praticiens et un vrai Photographe, c'est l'utilisation d'un appareil de prise de vue photographique.

D'ou la confusion.
Il existe trois sortes ou catégories de "faux-tographes" :

-celui que j'ai décris dans mon article sur le travail au noir et que j'ai caractérisé du patronyme "l'appareil qui fait des photos tout seul"

-le paparrazi

-le filmeur, c'est à dire celui qui vous photographie sans votre consentement dans des stations de ski ou des stations balnéaires dans le but de vous vendre vos images


Pourquoi ce titre et cette appellation "faux-tographe", 
parce que ce qui les caractérise tous les trois c'est qu'ils ont la possibilité d'exercer leur métier sans connaître le moins du monde la technique photographique. En gros il ne savent pas comment, par quelle technique on règle un appareil, on cadre, on travaille la lumière etc....

Une autre de leur caractère commun c'est les dégâts qu'ils opèrent dans la photographie en accréditant une légende urbaine tenace dans la société d'aujourd'hui, les vrais photographes seraient des voyeurs dont la vénalité, le voyeurisme et le manque de respect total des gens seraient les caractéristiques principales.

Pas la peine de s'attarder sur les premiers (l'appareil qui fait des photos tout seul), j'ai donné mon avis sans appel dans mon article sur le travail au noir....

Les paparrazo :
Voilà une profession qui agit impunément en toute illégalité, puisque lorsqu'ils sont condamnés par la justice, les peines d'amendes sont nettement inférieures aux bénéfices qu'ils en retirent.... 

Le législateur devrait en tirer les conclusions logiques qui s'imposent en punissant sévèrement les supports toujours plus nombreux de cette "presse" nauséabonde.

 Les filmeurs :

Il est nécessaire que je vous donne quelques explications tant ce métier est mal connu.

Tout d'abord il conviens de savoir c'est le nombre relativement fort en pourcentage de travail au noir dans cette profession. Il conviendrais donc que l'état se décide enfin à faire en sorte que cette corporation respecte les lois du travail.

Comment recrute t'on un filmeur ?

N'importe qui fait l'affaire, pas besoin d'avoir déjà utilisé un appareil photo.

On lui apprend une dizaine de cadrage, les réglages à opérer sur l'appareil, correspondant à ces situations en deux heures. Une méthode de persuasion et de commercialisation très agressives.

On le lâche sur le terrain avec la mission de réaliser un minimum de 1000 photos par jours, le principe commercial étant basé sur un fait statistique : on vend de 1 à 3 % des photos réalisées.

Il effectue des journées pouvant dépasser aisément les 12 heures de travail et cela 7 jours sur 7.

Il subit une pression permanente de son employeur par des méthodes très contestables de menaces, humiliations psychologique et autres flatteries.

Il gagne bien souvent des salaires très inférieurs au smic.

Quelques un réussissent à gagner correctement leur vie la très grande majorité finissent souvent endettés n'ayant gagné presque pas d'argent dans des stations balnéaires ou de ski ou le coût de la vie est hors de prix. Ils payent des loyers prohibitifs, sont obligés faute de temps à manger uniquement dans des restaurants ou autres sandwicheries, de consommer dans tous les établissement ou ils réalisent des "photos" (bars, restaurants, boite de nuits, etc...).

Par contre le patron des ces boites de filmage lu,i n'est que dans une logique de variable d'ajustement, il lui suffit d'embaucher suffisamment de personnel pour que son bénéfice corresponde à son désir et son avidité financière.

Les propriétaires de ces boites de filmage gagnent énormément d'argent pour la plupart, surtout s'ils sont suffisamment malhonnêtes pour ne pas déclarer leur personnel, et cyniques pour le presser comme des citrons...

Il existe aussi des personnes honnêtes dans cette profession, sur deux de mes employeurs dans ce domaine (eh oui, j'en suis passé par là moi aussi, d'ou ma bonne connaissance du système), un était respectueux des lois, l'autre s'avérait être un sinistre truand sans scrupules d'aucunes sortes, qui m'a laissé "sur le carreau" avec des dettes considérables...

Il convient donc de ne pas les stigmatiser de trop, mais il serait utile de ne pas laisser les plus malhonnêtes d'entre eux s'en tirer si facilement avec une complicité laxiste de l'état...

Conclusions :
Ces professions que je trouve contestables à bien des point ont des caractéristiques communes, le sentiment déplorable qu'il laissent derrière eux d'intrusion dans la vie privée des gens et dans leur espace intime, la contrainte totale qui est exercée sur eux, l'incapacité de l'état à contrôler leurs méfaits, l'image déplorable qu'ils donnent de notre métier, et dont je suis moi aussi ainsi que tous mes collègues la première victime.
Les vrais photographes sont des gens bien, leur déontologie professionnelle est exempte de tous reproches, leur amour des gens et le respect qu'ils ont d'eux est admirable, c'est une magnifique profession, qu'il conviendrais de bien séparer de ces pratiques contestables.
L'erreur par contre serait d'exclure de fait ces professions d'un statut unique d'auteur photographe, car cela réintroduirait un concept flou comme celui qui existe aujourd'hui et qui est en grande partie à l'origine de la grave crise que traverse notre métier.

Le fait par contre de contrôler que ces métiers respectent les lois (intrusion dans la vie privée, travail au noir, législation du travail) en agissant de façon déterminée (intervention de l'état) constituerais une solution qui contribuerais à les faire en grande partie disparaitre et à rétablir un contexte sain dans notre métier.

L'état a une lourde responsabilité dans ces pratiques qui sont un défi à la loi et à son autorité, il a laissé se créer une zone de non droit qui fragilise les professionnels honnêtes et favorise les voyous.