samedi, février 16, 2008

La Stigmatisation, un apartheid social




Pour illustrer cet article je vais émettre une théorie et produire une analyse de l'image la plus célèbre de l'histoire de l'humanité: Le Christ sur sa croix et les stigmates qui lui sont associés. Je vais tenter de vous démontrer son implication dans notre culture sociale, le fait que l'image agit fortement sur notre inconscient et influence nos comportements.

Voilà une représentation pour le moins curieuse, voire inquiétante, d'un personnage qui à marqué notre histoire. C'est d'ailleurs le seul de toute l'histoire qu'on ne représente que mort (à part Marat).
L'amour qu'on nous transmet de ce Messie, de ce Prophète ou de ce Sage, fait que cette image unique ne peut nous créer que malaise,
traumatisme, et fatalisme. Il est dans notre culture d'humain de nous représenter nos disparus qu'au travers de belle images, des souvenirs rieurs ou glorieux.
Le personnage de Jésus n'était il pas à l'opposé de cette image ? Je le pense sincèrement, je pense qu'au contraire il nous légué un manuel du bonheur et du respect. Si on m'avais demandé de représenter Jésus, j'aurais montré la paix de son visage, et l'amour dans ces yeux.

Je pense que cette image à fait de nous des êtres désespérés, haineux et fatalistes.

Cette représentation c'est celle des stigmates, ces plaies éternelles qui nous déchirent le corps.




La stigmatisation qui est une forme manifeste de discrimination a vocation à être combattue aussi énergiquement que le racisme et le négationnisme. Hors qu'en est il ? Quel candidat à l'élection présidentielle n'a pas usé de la stigmatisation ?
On associe les problèmes économiques des banlieues et la délinquance supposée de ses populations, les érémistes et la fainéantise, les immigrés et le chômage, voire le terrorisme, on stigmatise par l'idée que le RMI paye plus que le travail, que les entrepreneurs n'ont pour unique but que de s'enrichir sans aucune morale.

Que peut on répondre à un homme qui décrète qu'un noir est différent d'un blanc ? Ce qu'il dit est vrai : on a pas la peau de la même couleur.


Considérer que tous le monde à les mêmes droits et en particulier le droit de ne pas être stigmatisé c'est à mon sens la mesure la plus efficace pour régler les problèmes.

Pourquoi ?
Parce qu'elle éviterais la politique de l'autruche pratiquée par tous les partis au pouvoir depuis trente ans, politique qui consiste à dresser les gens les uns contre les autres (diviser pour mieux régner) de manière à éluder les problèmes en désintéressant les gens.
Elle permettrais de réaliser une politique de la confiance qui au lieu de dépenser des fortunes en contrôles et en répression, pourrait utiliser l'argent pour des actions de formation, d'organisation et d'information.
Nous vivons dans un pays qui n'utilise plus son intelligence pour résoudre ses problèmes, mais seulement pour trouver les défauts, l'argument décisif pour démolir ou pervertir l'image des autres, comme nous avons pervertis l'image d'un sage en focalisant sur les stigmates de son cadavre, sur l'histoire de son exécution.

Un chômeur par exemple est aussi et surtout une personne autonome qui est très capable de s'auto-gérer, il a juste besoin d'informations et d'accès à des formations qualifiantes.
La politique d'humiliation permanente qui consiste harceler les chômeurs et les personnes en difficultés ne fabrique que des zombis dépressifs. Le fait que pas une famille n'est épargnée, fait que nous sommes devenus la population la plus dépressive de la planète.

Dans le même esprit le cliché du patron voyou, le discours de la gauche bien pensante qui explique la baisse du pouvoir d'achat par les cadeaux du bouclier fiscal, qui stigmatise les entrepreneurs "patrons voyous qui délocalisent des entreprises qui font des bénéfices", fait ignorer la réalité d'une majorité de petits commerçants, d'artisans ou de petites entreprises croulant sous des charges sociales ou matérielles sans aucune aide de l'état.

L'image du fonctionnaire parasite qui dort sur son bureau, du flic facho, nous font haïr bien des gens désespérés par des salaires miséreux qui accumulent des heures supplémentaires impayés pour des salaires minables.

Bien sur il y a des scandales, des abus, des zones de non droit, de profiteurs et des corrompus, des pourris et des voyou, mais ils sont minoritaires et il est ignoble et intolérable de punir ou d'ignorer la très grande majorité des honnêtes gens qui vivent dans ce pays pour les actes malfaisant de quelques uns.

L'économie c'est avant tout un espace d'échange qui se nourrit de confiance.

L'apartheid à disparu le jour ou on l'a dénoncé, supprimé et condamné. L'esclavagisme à été abolie par la loi et la raison, l'égalité des sexe, des races, des religions et la liberté des idées ont étés sanctionnés par des lois et perpétués par des tribunaux épaulés d'une justice vigilante et sage.
C'est en considérant le fait d'un apartheid social qui discrimine les chômeurs, les émigrants, les artistes, les gens "en situation d'échec scolaire", les femmes, les homosexuels, les religieux, "les personnes âgées au minimum vieillesse", les handicapés, les originaux.... C'est en considérant cet apartheid social que nous solutionneront le problème.

Tout le monde aspire à mieux vivre mais aussi à participer au bien être collectif.
Je le crois parce que dans mon inconscient visuel, l'image la plus célèbre de mon humanité, c'est celle du regard d'un homme nommé Jésus, un regard qui nous respectait tous qui que nous soyons... C'est à travers ses yeux que la société Française à construit les valeurs de la déclaration des droits de l'homme et la devise de son drapeau, c'est pour ses principes que nos ancêtres ont combattu au péril de leurs vies.

La déclaration des droits de l'homme prétends que tous les hommes naissent égaux en droit.
La fierté de notre drapeau et de sa devise : "Liberté, égalité, fraternité" c'est aussi le refus de la stigmatisation, du racisme et des pouvoirs abusifs. L'oublier c'est mourir car un peuple n'existe que par la noblesse de ces objectifs.

La France est paradoxalement aussi la fille ainée d'une église dont l'emblème est une image.
L'image est un puissant moyen de communication et de suggestion, celle du Christ sur sa croix à déformé le sens de son message de paix d'amour et d'unité, nous a transformés en éternels juges ou coupables d'un crime millénaire et éternel, en paranoïaques dépressifs.