Hommage à Patrick Schneider
C’est l’histoire la plus lamentable de ces dernières années: Patrick Schneider à été viré de son journal (Charlotte Observeur) pour avoir équilibré la couleur d’un ciel sur une photographie. Les photographes font ça depuis toujours...
C’est une obligation pour qui connaît la photographie de rétablir (ce que fait notre cerveau) les différences entre hautes et basses lumières.
Autrefois danse des mains sous l’agrandisseur (masquage), aujourd’hui fonction (tons foncés, tons clairs) des logiciels de retouche, tous les photographes ont toujours fait cela.
Il est à noter encore une fois au regard de cette histoire, que la dictature des idées reçues a de beaux jours devant elle.
A travers ces fantasmes de vérité ou de non vérité, il serait bon de s’interroger sur ce récurant problème qu’ont les hommes avec leur image.
Les photographes ont toujours eu un regard sympathique à l’égard de leurs contemporains. N’en fait on pas les boucs émissaires de nos égarements ?
La photographie, comme la parole, comme l’écriture, n’a jamais été une preuve de vérité.
Le mensonge existe en toutes choses. La vérité est une donnée complexe, qui nécessite un espace de confiance pour être dévoilé. Les manipulations diverses de l’Histoire sont là pour nous en convaincre.
Non, une photographie ne sera jamais une preuve de vérité, elle ne l’a jamais été.
Notre monde est ainsi fait, c’est la SEULE VERITE.
Je voudrais donc exprimer, à Patrick Schneider, en affirmant haut et fort que je retouche toutes mes photographies, toute ma solidarité, toute ma sympathie, et toute la tristesse que j’éprouve au regard de cette désolante affaire.
Alexandre Cometti
